Pour le deuxième jour à Kyoto, encore plus motivés que la veille, nous nous sommes levés à 4:30am pour aller visiter le fameux Kiyomizudera (清水寺), un des rares temples ouverts dès 6am. Surprise, notre motivation semble être encore plus forte que celle des Japonais, pourtant légendaire, puisque nous sommes seuls à attendre le bus en grelottant à 5:30am à la station de Kyoto. Battre des Japonais sur une visite d'un des temples les plus visités est une prouesse dont on restera fiers, même si elle nous a tout de même coûté quelques précieuses heures de sommeil...
Arrivés comme prévu peu avant 6am, une petite attente avant l'ouverture officielle du temple me permet de prendre une photo au lever du soleil, ou même sous la lune, pleine ce jour-là. Il est cependant encore un peu tôt pour bien voir le temple, peut-être est-ce la raison pour laquelle les Japonais, plus sages, préfèrent venir plus tard et profiter pleinement de la lumière du jour éclairant le temple...
On devine cependant que les momijis sont timides sur la vue lointaine du temple. Le pic sera certainement la semaine prochaine, mais on se console en ayant le plaisir de se promener dans le temple encore désert et de prendre le temps d'apprécier les détails, comme celui de ces momijis qui se faufilent parmi d'autres arbres, comme une rivière de couleur.
Prochaine étape, Eikando (永観堂), réputé pour être un des plus beaux endroits au Japon pour admirer les momijis, c'est du moins ce qui était marqué sur la brochure récupérée au Kyotokan quelques jours auparavant (chacun des sites est d'ailleurs marqué comme "un des plus beaux endroits pour voir les feuilles rouges", le choix a été difficile!). Le temple n'ouvrant qu'à 9am, nous avons pris le temps de nous promener dans Sannenzaka (三年坂), le quartier resté traditionnel dans Kyoto ou de passer par les environs de Nanzenji (南禅寺), pour bien nous allécher quant à la beauté du Eikando...
Arrivés sur place, nous sommes tout de suite subjugués par la vivacité des couleurs, l'arrangement du temple et de son jardin, avec son lac intérieur, son arrangement de cailloux finement ratissés, même les feuilles qui flottent sur le bassin intérieur semblent s'être accordée pour mener une danse.
Après s'être abreuvés de couleurs, nous avons réservé l'après-midi à la visite du jardin du Tenryuji (天竜寺), marqué comme étant un des plus avancés dans l'évolution des momijis par le petit rapport que l'on nous a donné à la réception de l'hôtel. Le quartier étant excessivement populaire et presque commercial, c'est sans peine que nous trouvons un petit restaurant de soba qui a vue sur Arashiyama (嵐山), et sur les tireurs de charettes qui proposent aux tourises de les accompagner pour une visite des temples aux alentours.
Là encore, quand on pensait que l'on avait tout vu, c'est encore avec émerveillement que nous découvrons un jardin d'une densité de feuilles rouges si surprenante que l'on ne sait plus où donner de la tête.
Sur la route du Jojakkoji (常寂光寺), on ne manque pas de passer par la forêt de bambous, toujours impressionnante. Le Jojakkoji terminera une journée fructueuse, aussi bien qu'épuisante. La visite du temple est apaisante par l'aménagement de son jardin, et par la simplicité majestueuse des arbres à l'intérieur.
Finalement de retour à l'hôtel, je téléphone à Eiko pour lui faire part de la magie qui nous a bercés toute la journée, mais aussi pour lui dire que je vais me coucher, il est à peine 8:30pm. Ça la fait rire. Pilou et moi, on est épuisés mais satisfaits de notre longue journée avec lever aux aurores. Un plan de mecs, comme on dirait ;-).